Béatrice ELSO

« Dessiner c’est comme respirer… C’est vital.
Une grande inspiration pour puiser mes émotions, au delà des mots, quelque part sur les chemins de traverse, au fin fond de ma mémoire… De mes viscères… Je fouille dans tout ce fatras d’idées reçues, digérées ou avortées, idées héritées de je ne sais qui… Arrivées je ne sais comment…
Une grande expiration pour recracher ce sac de nœuds sur le papier.Je dessine pêle-mêle mes personnages à l’encre noire, livrés à un monde onirique, à la fois féroce et tendre…
Je laisse la liberté au spectateur de recréer sa propre histoire.« 

Le fabuleux monde de Béatrice ELSO
Béatrice ELSO dessine. Elle dessine d’un trait d’une grande finesse qui délimite une profusion de personnages – hommes, femmes, animaux, mis en scène dans un univers cocasse, inattendu, hors des repères connus. Impossible de cerner au premier regard quel est le monde dans lequel on est plongé.
Ses dessins, à plat ou sous forme de boîtes, sont une invitation à entrer dans une autre dimension. Ce sont des sculptures où le ventre, les entrailles, les viscères prennent une place centrale. Découpés, colorés, rehaussés de fil, souvent rouge, ils ajoutent de la profondeur.
Il y a une inventivité permanente qui déroute, qui remet en question la logique des relations entre les humains et celle de leur rapport aux machines ; il serait plus juste, d’ailleurs, de parler ici de mécanismes ou d’appareils.
Ce sont des instantanés de saynètes que le regard surprend. Le cadre tracé à main levée évoque les cartons récitatifs insérés entre deux actions dans les films muets des débuts du cinéma. À la même époque, Méliès présentait des tableaux ; ce qu’on appellera plus tard des plans. Ils transportaient les spectateurs dans un monde illusoire et féérique, les plongeant dans des scènes sans lieux définis, théâtrales, oniriques pour lesquelles toutes tentatives de description ou de narration seraient vaines. C’est tout cela le monde de Béatrice ELSO. Et, émerveillés, sous le charme, adultes comme enfants, on en redemande. Merci l’artiste !
DL