Ariane FRUIT

 » Dans les couloirs du métro parisien, aux heures de pointe, on se croise, on s’évite, on se glisse dans la foule de manière instinctive, automatique. Les voyageurs-fantômes circulent dans un temps calculé. Au rythme des filatures involontaires les pensées se dilatent, le temps du transport est aussi un temps de répit, où l’esprit peut s’échapper. Le regard comme le corps sont toujours en mouvement, on ne fait qu’apercevoir des visages, des silhouettes, des ombres. Ces visions sont des instantanés, comme ceux que peuvent enregistrer l’appareil photo. Á partir de photographies prises dans le métro j’ai réalisé une série de cinq linogravures de ces corps en mouvement, grandeur nature.(…) »

Texte de l’exposition « La meute » à La Maison de la Gravure Méditerranée (34170 Castelnau-le-lez), dans le cadre de la biennale 2014 SUDestampe.

« J’avais envie de travailler le flou en gravure. Je savais qu’en faisant des trames qui vont dans tous les sens, j’arriverais à recréer le mouvement et la vitesse. Ça m’amuse de travailler la vitesse en gravure, c’est une technique extrêmement lente… C’est comme une forme de résistance. »